La semaine dernière, le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs a annoncé qu'il maintiendrait sa position selon laquelle le dépistage du cancer du sein au Canada doit commencer à l'âge de 50 ans. Dans un geste symbolique et une petite victoire pour ceux qui s'opposent avec véhémence à cette décision, le groupe de travail a déclaré que les femmes dans la quarantaine ne devraient pas se voir refuser l'accès au dépistage et qu'elles devraient consulter leur médecin de famille et prendre une décision éclairée sur la base des avantages et des inconvénients potentiels.
La réaction à cette décision a été rapide et importante, avec des organisations telles que Dense Breasts Canada, la Société canadienne d'imagerie mammaire, la Société canadienne du cancer, et d'éminents cliniciens tels que le Dr Toni Zong, qui ont exprimé leur déception. L'une des voix les plus importantes a été celle du ministre canadien de la santé, Mark Holland, qui, lors d'une conférence de presse tenue le jour de l'annonce de la création du groupe de travail, a exprimé sa déception et ses doutes quant au fait que le groupe de travail ait agi dans le meilleur intérêt des femmes au Canada. Le ministre Holland a demandé une prolongation de la période de consultation publique de 60 jours et a demandé à l'Agence de santé publique du Canada d'intervenir pour procéder à un examen complet de la décision du groupe de travail et des preuves scientifiques à l'appui. Cet examen sera dirigé par l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, le Dr Teresa Tam.
Les Canadiennes ne sont certainement pas favorables à cette décision. Un sondage réalisé en septembre 2023 a montré que les femmes canadiennes étaient massivement favorables à l'abaissement de l'âge du dépistage de 50 à 40 ans. Les femmes ne croient tout simplement pas à l'argument du groupe de travail selon lequel les préjudices psychologiques liés aux rappels pour un dépistage supplémentaire l'emportent sur les avantages. Pour ma part, je ne connais pas une seule femme qui choisirait de ne pas se soumettre à des examens d'imagerie supplémentaires ou même à une biopsie si cela permettait aux médecins de trouver et de traiter le cancer du sein plus tôt.
Les gens savent quelle est ma position sur cette question, c'est pourquoi ce billet est écrit avec un parti pris clair en faveur du dépistage. Je pense que le dépistage régulier devrait commencer à l'âge de 40 ans et que les femmes ne devraient jamais se voir refuser l'accès au dépistage. Je connais trop de femmes, j'ai entendu trop d'histoires de celles dont le cancer a été détecté trop tard pour envisager une autre opinion.
La tendance au dépistage à l'âge de 40 ans est bien réelle. En avril, le groupe de travail américain sur les services de prévention a annoncé qu'il ramènerait l'âge du dépistage de 50 à 40 ans, en réponse à de nouveaux résultats de recherches inclusives qui montrent que les femmes d'origine noire et latino sont plus susceptibles de développer des formes agressives de cancer du sein plus tôt et sont trop souvent diagnostiquées à un stade plus tardif. Dix des douze provinces et territoires canadiens s'orientent désormais vers un dépistage des femmes à partir de 40 ans, le Nouveau-Brunswick lançant son programme aujourd'hui. On pourrait se demander pourquoi le groupe de travail fédéral est si important dans ces conditions. Le problème est que le groupe de travail fédéral a l'oreille des médecins de famille et que les directives fédérales ont du poids. Les médecins de famille, comme nous le savons, sont la première ligne de défense pour les femmes qui ont des inquiétudes (celles qui ont un médecin, devrais-je ajouter).
Il est également prouvé, comme le rapportent le JAMA, le BSJ et notre propre étude canadienne, que le cancer du sein se manifeste à un âge plus jeune. L'OMS prévoit que l'incidence du cancer du sein augmentera de plus de 30 % à l'échelle mondiale.
Même si nous repoussons l'âge du dépistage à 40 ans, nous ne résoudrons pas ce problème, mais c'est un pas dans la bonne direction.
Nous suivrons tous de près le déroulement de cette période de révision.